Les diverticules pharyngo-œsophagiens
Les diverticules pharyngo-œsophagiens sont des « poches » qui se développent progressivement et surviennent essentiellement chez l’adulte. Ils sont dits de « pulsion » car ils sont la conséquence d’une hyperpression intraluminale de la jonction pharyngo-œsophagienne. Le plus fréquent est le diverticule de Zenker à développement postérieur sur une zone de faiblesse musculaire.
Le traitement ne s’adresse qu’aux patients symptomatiques, et consiste en une diverticulectomie (section du diverticule) et très souvent associée à une section courte du muscle crico-pharyngo-œsophagien. Une autre option chirurgicale est la diverticulopexie qui consiste en la fixation haute du fond diverticulaire afin d’éviter certaines complications chirurgicales mais moins efficace dans la durée.
Il existe également une intervention endoscopique qui consiste à mettre en communication la lumière du diverticule et celle de l’œsophage tout en effectuant une myotomie endoscopique grâce à une agrafeuse endoscopique. L’efficacité est moindre et le risque de récidive peut aller jusqu’à 30 %. Ce geste est, en général, réalisé par les chirurgiens ORL.

Technique chirurgicale
L’intervention est réalisée sous anesthésie générale avec intubation. La voie d’abord est une courte incision cervicale gauche (cervicotomie) en avant du muscle sterno-cléido-mastoidien. La jonction pharyngo-œsophagienne est alors mise à nu et selon l’indication l’opérateur réalisera une section du muscle crico-pharyngo-œsophagien et soit une diverticulopexie soit une diverticulectomie (préférentiellement). Dans ce dernier cas, l’œsophage est refermé soit par une suture au fil soit par une pince mécanique agrafante.
Un drainage pourra être laissé en place et retiré au 3ieme jour en l’absence de complications. Il n’est pas laissé en place de sonde naso-gastrique. L’incision est refermée soit par des agrafes soit par un fil résorbable.
Complications
Une mauvaise cicatrisation de la ligne de suture appelée « fistule » peut apparaitre dans 1,8% des cas. La plupart du temps, ces fistules se tarissent spontanément et cicatrisent mais en cas de persistance ou de fistule large une réintervention est possible avec mise en place d’un « patch » de lambeau musculaire.
Une dysphonie par paralysie du nerf récurrentiel gauche (passage proche de l’œsophage) est possible dans 3% des cas et régresse spontanément dans la majorité des cas éventuellement après une rééducation orthophonique.
Une sténose par rétrécissement du diamètre de la lumière œsophagienne est rare.
Suites post-opératoires
Le temps d’hospitalisation est court, en général de 3 jours.
La surveillance consiste en la recherche d’emphysème sous-cutané (air sous la peau), et de traces de salive dans le drainage, ce qui est un signe de fistule. Au moindre doute sur une fistule on fera boire un colorant bleu pour confirmation.
L’alimentation est reprise dès J1 sous forme pâteuse puis en l’absence d’anomalie de façon normale.
Le drainage est retiré à J3.
De retour à la maison, des soins post-opératoires seront réalisés avec soins locaux des cicatrices et éventuellement des injections d’anticoagulants (contre les phlébites).
Un régime alimentaire adaptée aux suites opératoires vous sera remis par la diététicienne lors de votre hospitalisation.
Suites
Vous serez revu à 1 mois de l’intervention avec éventuellement une radiographie de contrôle (TOGD). En l’absence d’anomalie, il n’y aura pas de suivi spécifique.
En savoir plus sure les diverticules de l’œsophage thoracique (« bas »)